MON ECOLE EST UNE FORÊT

Marya EL KALKOULI, Marion FAOU, Ambre GUILLONNEAU, Zoé LE DRIANT, Inès VALANDY, Ilja VORONKOV

Une vraie, une grande, une fraîche, une forêt-promenade, une forêt que j’explore.
De cette forêt, je connais tout, son âge, ses temps, ses terres, ses graines.
Je connais tout, je sais d’où elle vient, je sais où son cœur est, je le traverse :
Les pépinières.
Dans ces pépinières je me rends chaque matin, y apprendre la terre, les feuilles.
Dans ces pépinières je plante des graines, j’expérimente et j’observe. A Croix-Bonneau un jour naîtra une forêt.
Une forêt-école, dont j’aurai vu chacune de ses étapes.
D’abord le bitume qui se perfore, au même rythme que les pépinières se dressant entre chacune des barres.
Ensuite les espaces se clôturent, on plante, ce que les pépinières ont fait germer. Une par une, parcelle après parcelle, on écoute la terre reprendre son souffle.
Les forêts sont maintenant géantes, ma pépinière est devenue quartier.
Le quartier est dans ma pépinière.
Ce cœur névralgique, là où l’on s’arrête, pour apprendre, travailler, regarder, comprendre, là où je m’arrête pour vous rencontrer.
Des graines en sortent également et font germer des potagers au pied des barres.
On y cultive, on se nourrit, on apprend et on observe les cycles de la nature. On se retrouve et on partage nos pousses et nos récoltes.
Dans ma forêt, pas de voitures, seulement un tram qui la traverse, des circulations douces, le rythme se ralentit.
Ma forêt devient la poche de fraîcheur du quartier Dervallières-Zola.
La forêt-école annonce l’avènement d’un nouveau modèle où l’espace urbain devient un habitat vivant, où les espèces végétales et animales coexistent et cohabitent.

La pépinière, la graine de la forêt urbaine
Axonométrie

Pour planter une forêt, nous avons besoin de deux constituants : une terre et une graine. Pour accéder à la bonne terre, il faut d’abord se débarrasser du bitume, se débarrasser des parkings qui longent la rue des Sables d’Olonne et des voitures qui y sommeillent. Nous en replaçons alors une moitié au Sud, à l’intérieur d’un parking silo en structure bois, augmentant la capacité des garages d’origine. Nous retournons ensuite la terre, pour l’aérer, la faire respirer, nous la revitalisons.


Dévier la voiture, laisser la place au végétal
Plan du parking
Dévier la voiture, laisser la place au végétal
Elevation du parking
La pépinière, la graine de la forêt urbaine
Plan de site
Planter des espèces locales
La méthode Miyawaki : définir un processus pour planter la forêt en ville

Un sixième pôle viendra ensuite s’implanter sur le toit du parking, un lieu de vente, lors de l’arrivée des premiers arbres, accessible à tous les nantais voulant exporter chez eux ces plants prometteurs.

Coupe longitudinale d’une pépinière
Coupe transversale d’une pépinière

Maintenant, il faut la graine. Pour cela, les pignons d’immeubles sont habillés de structures métalliques, cinq halles de fabrication, dans lesquelles s’implantent des pépinières. C’est ici que seront plantées les premières graines. Les graines sont stockées au cœur de la charpente métallique dans les greniers à grain, elles sont préparées puis plantées dans des mottes de terre aux niveaux inférieurs, elles germent. Puis à l’arrivée des premières pousses, elles gagnent le sol pour se développer et grandir.

Plan RDC
Plan R+1

Chacune d’entre elle à sa spécificité en fonction de son implantation sur le site. Celle de l’Est est familiale, tournée vers la culture en pleine terre. La deuxième est l’arche, elle est à vocation pédagogique. Elle accueille l’école, des salles de classe envahies de graines, de feuilles, de plantes et d’arrosoirs. Les deux suivantes dialoguent, elles enseignent aux personnes éloignées de l’emploi au soin des graines et de leurs pousses. De nouveaux pépiniéristes, horticulteurs et maraîchers sont ainsi formés en ville. Enfin, la dernière est la vitrine de ce nouveau modèle. Ouverte sur l’arrêt de tram, elle expose et présente une nouvelle pratique de l’agriculture aux passants, habitants, aux écoliers et aux travailleur.euses.

Apprendre à cultiver dans les pépinières

Ces pépinières initient, forment et forgent les jeunes et les moins jeunes au contact avec les plantes, la plantation, la paysannerie, l’agriculture, mais également à leur bienfaits nutritionnel.

Les rez-de-chaussée des pépinières, un lieu de rencontre et de partage

Les pépinières sont aussi des lieux d’apprentissage et des lieux de rencontres. Les plans très libres des rez-de-chaussée permettent leur appropriation par les habitants, ainsi que l’organisation d’événements publics, festifs, culturels, artistiques ou pédagogiques, ouverts sur le quartier.

Maintenant que les graines sont devenues plants, il est temps de commencer le chantier, de les parsemer à travers le parc. Tout le quartier s’y met, la main à la patte, les genoux à la terre. Les savoirs sortent des pépinières. On y plante plus de trente espèces différentes, toutes des espèces locales présentes sur le site aujourd’hui et celles perdues, présente avant l’urbanisation de la ville, comme le chêne, le frêne et le maronier. Nous les plantons densément et aléatoirement à l’intérieur des parcelles pour recréer au mieux l’environnement naturel des forêts.

La terre est partitionnée, les graines sont plantés les enclos annoncent l’arrivée de la forêt urbaine
Plan de site

Les axes tracés deviennent des chemins empruntés par l’habitant.e et le visiteur. Ils se placent en continuité des cheminements existant à travers le quartier, et permettent une avancée fluide et sensible à travers le quartier.
Pendant le temps de croissance de la forêt, les habitants sont aux petits soins : ils entretiennent la forêt et slaloment entre les aires clôturées qui protègent les jeunes pousses. Ce processus fait partie de l’apprentissage. Accompagnés des arboriculteurs, ils participent à son bon développement avant qu’elle ne devienne autonome.

Le sol se revitalise
Coupe

Le sol trop longtemps pollué se régénère et permet aux habitants de planter au pied de leur immeuble, leur pousses et légumes. Ils mettent ainsi en pratique les connaissances apprises au sein des pépinières et accèdent aux mêmes pratiques et loisirs que les jardinier.es du si prisé jardin de la Fourmilière.

Vers une urbanité durable : quand la forêt fait école
Axonométrie

Vient enfin le jour où les enclos se retirent, où les clôtures tombent. La forêt est grande maintenant. Je peux m’y balader, l’explorer. Pendant ma balade, je rencontre les gens du quartier, mes voisins, mes voisines, mes copains de la classe.

Les potagers sont des lieux de productions locales et à l’échelle du quartier.

Vers une urbanité durable : quand la forêt fait école, un sol regénéré
Coupe

Vers une urbanité durable : quand la forêt fait école
Plan de site

On se retrouve tous ensuite au cœur des serres métalliques pour y partager un repas, un jeu, un moment. Le tram est augmenté et permet le déplacement du quartier. Les graines, boutures et plants sont envoyés par ces rails aux autres espaces de la ville à reboiser. Nous visons alors les nombreux autres cours d’immeubles, à la végétation trop domestiquée et au sol abîmé. Le modèle de pépinière-forêt se réplique dans tout Nantes.

Le tramway à l’ombre des arbres

En ville on ne se déplace plus en voiture, ainsi débarrassées, les deux forêts se rejoignent et créent enfin une forêt pleine et entière.

Une promenade à travers le site
Une réappropriation de la rampe

Dans le parking, pas de voiture, il devient alors un grand lieu de vente et d’exposition à tous les étages qui attire les habitants et organismes de la ville. Les espaces de stationnement sont réinvestis, la rampe devient le rendez-vous des skateurs.

De ma fenêtre, une forêt

Les frontières sont ainsi abattues et la forêt devient le liant des grandes
entités vivantes du quartier Dervallière-Zola et au délà. Nous pouvons
maintenant l’arpenter dans une traversée rafraîchissante au rythme de
nos pas. Le parc-forêt est pôle pédagogique, une grande classe verte et nourricière, où tout le monde à sa place. Une forêt faite par les habitants. Elle est à la fois un outil d’apprentissage de la faune et la flore nantaise, un précieux îlot de fraicheur, un paysage verduré, un lieu de balade et de
déambulations, une expérimentation pour la réinsertion de la nature en ville.

Phase 2 : l’îlot de fraîcheur se réinvente
Phase 3 : un nouveau modèle qui s’exporte