9. Au fil de l’eau

Les passages et les réserves du belvédère de la Contrie

GUINAUDEAU Emma, POUHYET Eri

LE QUARTIER ET SON RAYONNEMENT

Notre périmètre de pertinence s’étend à l’est du transect, au sud des grands ensembles des Dervallières, à proximité des réservoirs d’eau de la Contrie. Notre point d’impact était situé dans l’avenue des Palombes, une petite impasse résidentielle.
Cloisonné entre deux grandes entités, ce quartier aujourd’hui fracturé pourrait être sujet à des aménagements afin de récréer des opportunités liens et des sociabilisations.
La question de l’eau étant un marqueur important de ce quartier et pourrait servir à créer du lien, mais aujourd’hui, elle est dissimulée de la vue des habitants et des passants. Les réservoirs d’eau de la Contrie s’imposent comme un lieu “inconnu” dans un quartier auquel ils donnent leur nom.
La présence de ces réservoirs serait-elle une opportunité pour sensibiliser la population autour de la question de l’eau ?

UN QUARTIER FRAGMENTÉ

Les écoles (1) qui appartiennent au quartier de la Contrie, l’école des Châtaigniers et l’école Diwan, créent des rythmes au sein de cet espace. Les écoles sont occupées de septembre à juin. Durant ce lapse de temps, un ballet dirigé par les horaires de rentrée et de sortie d’école se répète 5 jours par semaine.
Les cours d’écoles pourraient-elles être réappropriées lorsqu’elles ne sont pas utilisées à des fins éducatives ? Pourraient-elles être réintégrées provisoirement au tissu urbain public ? Au centre du quartier, on retrouve également une succession de quartiers pavillonnaires et, au coeur de l’un d’entre eux, niché au cœur d’un pâté de maisons, un très grand jardin partagé (2) se dévoile. Cet espace qui, il y a quelques années était un lieu vivant et dynamique, est devenu un lieu assez vide et exploité seulement à quelques occasions comme la fête des voisins, dû au viellissement de la population environnante. Malgré cela, l’entretien de ce jardin est toujours excellent.
Comment cet espace privilégié réservé à un échantillon d’habitants pourrait prendre place dans une dynamique de quartier, tout en préservant le calme et l’intimité dont il fait preuve ? Dans l’angle de l’avenue des Palombes, dans la rue parrallèle à celle du jardin, se dévoile une maison de maître imposante. Accompagnée de son terrain, elle domine le quartier pavillonnaire. Ses grands murs d’enceinte ne laissent rien apercevoir. Cette demeure est donc, comme les réservoirs d’eau, un mystère pour la quartier. Idéalement située aux abords des reservoirs de la Contrie, mais aussi des écoles, elle se démarque par son architecture et sa taille malgré la tentative de dissimulation des murs de clôture.
Que pourrait-elle devenir si elle venait à être achetée, avec son terrain par la ville de Nantes ?
Ainsi en explorant le quartier et ses alentours, on se rend assez rapidement compte du paradoxe du manque d’espace public, mais de l’omniprésence des espaces sous exploités privés ou interdit au public.

UN LIEU DE PASSAGE

A l’est des réservoirs et au sud des écoles on retrouve également les jardins familiaux de la Contrie, qui sont une entité importante et attractive du quartier. Longeant la rue du Corps de Garde on file vers le nord au niveau du rond point des Chataîgniers, gros noeud de circulation de la ville de Nantes et qui est au quotidien très emprunté. La voiture prend alors une place très importante et délaisse les circulations douces qui sont reportés sur des petits trottoirs peu sécuritaires dans un environnement bruyant. Les piétons et les cyclistes ne sont alors tranquilles que dans les rues semi privées des quartiers pavillonnaires. On se pose alors la question de redonner des espaces adaptés à ces circulations douces notamment en lien avec la présence des écoles. Sachant que les premiers grands ensembles des Dervallières sont assignés à l’école maternelle des Chataîgniers et que donc les enfants et les parents n’ont pas forcément de circulation adapté pour accéder à l’école.
Comment alors redonner un espace de circulation adapté aux mobilités douces ?
Enfin, on se rend compte de la richesse de ce quartier pourtant principalement ignoré et méconnu, alors comment lui redonner de l’attractivité, sachant son rayonnement et sa position clé en terme de distribution de l’eau ?

Au delà ou au travers ?

POUHYET Eri, Un passage cache des parcours :
Traverser un passage peut nous permettre de découvrir de nouveaux espaces insoupçonnés.
GUINAUDEAU Emma, Sentier révélé : ce collage montre l’intention d’ouvrir les barrières, les obstacles présents pour laisser place à un territoire plus traversant, sécuritaire et adapté aux mobilités douces.

Un territoire riche et fragmenté

1-Une belle opportunité

Quelle sécurité peut être apportée aux enfants ?

Les deux écoles du quartier apportent des temporalités au quartier, cependant elles n’ont pas de chemin sécuritaire pour y accéder.

2 – Des écoles

Cet espace peut-il être ouvert au public sans gêner les habitants ?

En cœur d’îlot, dissimulé au centre de ces rangées de maisons se cache un jardin secret, fermé et partagés que par les pavillons qui l’entoure, avant très utilisé il est aujourd’hui toujours entretenu mais utilisé qu’à de rares occasions.

3- Début d’impasse

Comment revaloriser ce lieu qui est, pour le moment, délaissé ?

Confiné entre deux maisons, au bord de la rue de la Contrie, un espace rempli de mauvaises herbes se dévoile. Cet espace est inutilisé par l’ensemble des habitants du quartier malgré son potentiel spatial.

4- Jardin partagé

Le calme de cette impasse peut-il être exploité sans être perturbé ?

Cet espace sous exploité est enclavé au centre d’une rue pavillonnaire :
l’avenue des Palombes, et forme comme une petite placette entourée de maison située qui ne sert qu’à desservir les maisons alentours.

Habiter l’espace public comme on habite une maison ?

La Contrie, un espace clé du territoire nantais

En effet , les réservoirs d’eau de la Contrie sont le marqueur et le repère principal du quartier du même nom, mais ils sont également essentiels au système de production et de distribution de l’eau potable de la ville entière de Nantes.
Le cycle de l’eau traitée à Nantes prend sa source dans la station de pompage de Mauves sur Loire (1) au Nord de la ville, puis l’eau arrive à l’usine de la Roche (2) au niveau du quartier de Malakoff, ensuite l’eau est filtrée et nettoyée et devient potable, elle est ensuite emmenée aux réservoirs de la Contrie (3). Ce quartier a été choisi en 1904 pour y installer les réservoirs pour une raison simple : c’est le point le plus haut de la ville. Ainsi, les réservoirs placé en hauteur au dessus de la ville, et l’eau est acheminée avec le même principe que celui d’un château d’eau : l’eau est mise en hauteur et coule ensuite dans les tuyaux par gravité, dans les 3200 km de réseaux pour approvisionner tous les utilisateurs (4). Une fois l’eau usée elle est amenée dans les stations d’épurations où les boues sont triés et relâchées. (5)
On comprend alors pourquoi les réservoirs de la Contrie sont si protégés, et enfermés, si ils venaient à être contaminés, c’est toute la ville qui serait impactée. Cependant ce qui est frappant en longeant les hauts murs de la Contrie c’est le fait que l’importance du lieu est très peu renseignée dans l’espace, si il est pourtant très présent par sa forme caractéristique en plan, en arpentant le quartier on ne rend pas compte de ce qu’il se passe derrière les murs. D’où l’idée de venir créer un belvédère à côté qui surplomberait le quartier et viendrait permettre de voir ce qu’il se passe entre les murs, tout en préservant l’hypersécurité du site. Tout cela accompagné d’un parcours potager minimal en économie d’eau, d’expositions pour sensibiliser les habitants à la question de l’économie de l’utilisation de l’eau potable.

Devenir un quartier modèle

Réseaux et partage : l’eau au cœur du quartier de la Contrie

Afin de recréer du lien dans le quartier, l’eau serait remise au centre des préoccupations et ce en créant tout un réseau de cheminements passant dans les jardins collectifs des grands ensembles longeant le boulevard Jean Ingres. Ce cheminement présenterait des noues paysagères, des potagers économes en eau ou encore des pancartes informatives sur la question de l’eau et filerait vers l’ancien espace de la maison de maître qui aurait été racheté par la ville de Nantes. Cet espace serait alors transformé en belvédère et dévoilerait une vue imprenable sur le quartier, les jardins familiaux, les réservoirs. Ce lieu serait alors un point clef du quartier de rassemblement, de promenade et d’information sur la question de l’eau potable, du rôle des réservoirs.
Et de façon plus occasionnelle, il pourrait se dérouler dans le jardin partagé et dans la cour de l’école (inutilisée pendant les vacances d’été) des événements informatifs, festifs et ludiques autour de la ressource en eau.
Alors le quartier de la Contrie serait alors réuni autour de la question de l’eau et serait plus familier avec l’origine de son nom, et deviendrait alors une sorte de lieu modèle d’expérimentation autour de la question de la ressource en eau.

PRESENTATION VIDEO

Le site présenté en vidéo – rendu programmatique du 21/11/2024